ARC Corde au nez Garder position au lâcher de corde Main de corde au lâcher glisse cou Bras/corps forment T Pieds parallèles Ne pas bouger tête
Donc, j'enseigne le tir sans viseur mais je commence par une formation plus longue sur la théorie.
Parlons du tir instinctif.Peu pratiqué dans l’ensemble de nos différents clubs (sauf au CDAG), le tir instinctif mérite toutefois une place honorifique dans l’art subtil de l’archerie Mais au fond comment ça marche ? Au premier abord, nous restons perplexes devant la simplicité de l’équipement, qui ressemble étonnamment à l’arc de notre enfance, fait d’une branche de noisetier, d’une ficelle et d’une flèche improvisée. Et pourtant c’est le même arc, nonobstant quelques progrès technologiques. On ne peut rien lui enlever, et l’on ne veut rien lui ajouter. Pour la technique, qui mieux que Fred Asbell a su mettre les choses aux points : « le tir instinctif consiste à tirer la flèche là où vous regardez. Il faut se concentrer sur le point à atteindre, et laisser le cerveau commander le bras d’arc, qui lui dit, c’est là – et c’est tout » Par la pratique et l’entraînement régulier, la gestuelle devient un simple réflexe, plus besoin de réfléchir. Pourquoi ? Parce que le cerveau dans sa partie « Cortex » enregistre les phases de votre gestuelle. Puis comprend le programme que vous voulez élaborer, dès lors sa fonction d’analyste n’a plus de raisons d’être. Il établit définitivement votre programme et le transmet à la partie du cerveau dite instinctif. Vous n’avez plus à réfléchir sur la suite opérationnelle, votre cerveau le fait instinctivement pour vous, la confiance dans le geste devient totale. Dès l’ancrage obtenu, la décoche est immédiate. Le tir est donc rapide. Mais si une pensée interfère dans le style : je suis trop bas ou trop haut, trop à gauche ou trop à droite, c’est l’échec, voir la paille. Le geste doit rester parfaitement inconscient. Pas de position académique, pas de stade successif, comme : armage, ancrage, visée et décoche, simplement un geste fluide et continu où la décoche est involontaire. Bien sûr les résultats sont sensiblement moins réguliers que ceux qui sont obtenus par le tir assisté, qui corrige et pallie les erreurs humaines, mais le tir instinctif est aussi précis que le tir assisté, une flèche tirée correctement atteindra invariablement son but. Puisque sans assistance, la moindre erreur du tireur instinctif se traduira inéluctablement par une punition. L’erreur classique pour un tireur instinctif est de vouloir faire des « points », il tente de s’appliquer, il résonne, compare et par là étouffe son instinct, ne lui fait plus confiance et les résultats espérés s’évanouissent. Mais dès lors qu’il se laisse paisiblement guider, il atteint cet instant de plénitude, de magie, de parfait bonheur où la flèche, docile, rejoint son regard. Devenir un bon tireur à l’arc est relativement facile, devenir bon tireur instinctif demande du temps et surtout beaucoup d’entraînement. Si le tir instinctif devient d’une simplicité enfantine et d’une incroyable précision, ce n’est qu’après avoir compris son mécanisme, s'en être imbibé, qu’il soit devenu pour vous un simple réflexe. La différence entre un bon tireur et un excellent tireur, c’est quelques milliers de flèches. L’arc et l’instinct forment un tout inséparable. Si, de l’armement à la décoche, c’est une seule action fluide et irréfléchie, la concentration est intense, donc souvent difficile à maintenir lors des compétitions classiques. Si l’on se compare à un tireur armant un arc muni de 36 accessoires d’assistances, d’un stabilisateur d’un mètre de long, voir d’un décocheur, il est clair que nous ne pratiquons pas le même sport, de la même façon Alors pourquoi tirer instinctif ? Souvent la décision de tirer instinctivement arrive avec l’expérience comme une envie d’un défi supplémentaire, d’une réaction devant la prolifération croissante et mercantile de la technologie dans l’archerie moderne, l’envie de s’engager dans un effort requerrant une totale implication de tout son être et retrouver des réflexes d’instinct souvent oubliés. En bref faire en sorte que l’arc soit à votre service et non pas être au service de son arc.Retrouver le plaisir de tirer, de ne plus être subjugué par des distances réglementaires, former un tout entre soi, son arc, sa flèche et le point à atteindre. Il faut dans un premier temps acquérir la technique de base, c’est-à-dire une gestuelle adaptée à votre morphologie, à votre sentiment de confort, et répéter les phases armage, ancrage, décoche, encore et encore. Le tir instinctif n’est que la reproduction permanente d’un même geste. Utilisez dans ce dessein un arc de faible puissance, que les gestes soient faciles et indépendants d’un effort musculaire important, Si les gestes de base sont les mêmes pour tous, ils peuvent s’adapter à votre personnalité, deux archers peuvent obtenir de bons résultats malgré une technique légèrement différente. Le tir instinctif peut être pratiqué avec n’importe quel arc, à la condition sur certains arcs de supprimer toutes les assistances qui les encombrent. Dès l’Antiquité, l'homme su pour la première fois emmagasiner une force, restituable à sa demande, ceci dans quatre des cinq continents, l’Australie n’ayant jamais connu l’arc. L'imagination, les matériaux disponibles et l'habileté manuelle, permirent de concevoir et réaliser un nombre impressionnant de formes, généralement adaptées aux besoins vitaux comme la chasse ou la guerre. Choisissez de préférence des arcs simples comme le longbow ou les arcs de chasse (bowhunter) mieux adaptés et plus en harmonie avec la philosophie du tir instinctif. Le longbow type est l’arc Anglais comme celui du légendaire Robin des Bois. Il fut d’une exceptionnelle efficacité dans les batailles de Crécy, Poitiers et Azincourt. À l’origine principalement fabriqué en if, de forme dite en D, il évolue et devient l’arc lamellé collé actuel, plus efficace et plus résistant. Tout un romantisme tourne autour de cet arc de légende, ses adeptes sont des inconditionnels, et leur habileté dans son maniement souvent étonnant. Mais l’inévitable évolution de l’archerie a poussé les facteurs d’arcs à rechercher plus d’efficacité, une meilleure rentabilité technique, un arc mieux adapté aux contraintes de la chasse. C’est en recourbant les branches qu’ils augmentent la vitesse de la flèche, diminuent notablement la longueur de l’arc et atténuent sensiblement le choc de la main. Mais la quintessence, l’heureux mariage entre la tradition et l’efficacité, l’arc à la parfaite élégance qui convient pour l’ensemble des utilisations, c’est le Bowhunter. Mais là également c’est une question de goût personnel. Le comble du bonheur consiste à fabriquer soi-même son arc, mais ceci est un autre sujet que nous nous proposons d’aborder plus tard. Pierre A.Sallin Baud-Bovy Un truc qui peut "marcher" pour dégrossir la part dite "instinctive" du tir sans viseur, sans repère pointe de flèche et sans pianotage: Ce que tu nous décris là, ce n'est pas du tir instincitif, c'est de la "contre visée à la mongole"
En bref, tu places ta pointe au-dessous de l'endroit à atteindre. Si tu y réussis, tu pourrais obtenir un groupement convenable.
Le Tir instinctif soupleTexte tiré de « Azincourt » roman historique de Bernard Cornwell: « Hook savait manier l’arc depuis l’enfance. Il s’était exercé jusqu’à pouvoir tendre la corde des plus grands arcs de guerre et avais appris de lui-même que l’on ne vise point avec l’oeil, mais avec l’esprit. On voyait, puis on pensait à sa flèche, et les mains bougeaient à peine pour viser… -Toute l’habileté est entre les oreilles, mon petit, lui avait dit autrefois un villageois. On ne vise point. On pense à la cible et la flèche y vole ».Les préceptes de cette discipline ont été établis au sein d’une charte écrite et approuvée par tous les membres fondateurs des « amis de la voie Médiane ». (méthode créée par Jean-Marie Coche, La discipline du tir à l’arc instinctif souple) Le tir à l’arc instinctif souple se différencie du tir à l’arc classique par l’absence de système de visée (point de référence fixé sur l’arc ou sur la corde, tels que viseur, repère, instrument permettant l’alignement de l’œil, du viseur et de la cible. Il représente une action corporelle spontanée et simple où l’archer apprend à manier son arc selon une gestuelle précise, coordonnée avec sa respiration. Au début, il est un apprentissage des techniques de base, une série de gestes à assimiler selon un protocole chronologique précis, permettant à l’initié de s’appuyer sur des bases solides et de se les remémorer à chaque nouvelle flèche. Petit à petit, le néophyte par la régularité et la fréquence régulière de son entraînement enregistrera ses gestes «par cœur». Ses bras, son corps tout entier auront mémorisé le mouvement le plus naturellement possible, de la sorte que symboliquement l’arc sera le prolongement de son bras. Le tir instinctif souple est en quelque sorte une émanation du langage du corps. Il nous indique nos manques ou nos défauts de tir. La maîtrise parfaite des techniques de base amènera progressivement l’archer à évoluer vers un art qui le plongera aux racines même de sa perception corporelle et de là peut-être lui ouvriront les portes de sa propre connaissance intérieure. Selon la tradition, il ne fera plus qu’un avec son arc et sera complètement assimilé à l’instant présent. En d’autres termes, l’élève ne doit pas vouloir atteindre le but mentalement, mais créer un espace vide à l’intérieur de lui-même qui lui permettra d’effectuer la gestuelle adaptée, précise, en harmonie avec sa respiration. Alors seulement, il pourra pleinement être en résonance et son corps, à travers l’arc libérera l’énergie nécessaire à la propulsion souhaitée de la flèche au point visé. «L’homme est bien un roseau pensant, mais ses plus grandes œuvres se font quand il ne pense, ni ne calcule. Il nous faut redevenir ‘comme des enfants’ par de longues années d’entraînement à l’art de l’oubli de soi» Par le travail et la régularité, les réflexes intuitifs augmenteront,ainsi que la sensibilité et la connaissance de soi. La pratique idéale est dans la nature, sur les parcours forestiers ou dans de vastes zones montagnardes en accord avec les usages du lieu. Le tir instinctif souple se pratique à toutes les distances allant de 1 à 200m. Il est évident que la précision de tir décroit avec la distance, mais quelle plaisir de voir voler ses flèches fendant les airs et traverser en longues paraboles les ravins ou les collines ensoleillées. La maîtrise de la visée est tout d’abord une harmonisation de l’archer et de son matériel. Le tireur possèdera une arme dont la puissance en livres sera adaptée à sa réserve physique et à sa morphologie (puissance et allonge personnalisée). «Le tir est de tous les passe-temps le plus convenable pour l’enfance, parce que c’est une imitation des actions les plus sérieuses à accomplir à l’âge adulte » Au début, une évaluation des distances tireur/cible permet à l’archer de mieux appréhender le tir nature sur toutes les sortes de terrains plats ou accidentés, cela lui fournit les indications et les repères nécessaires à l’élévation de son bras d’arc pour le mouvement d’armement. A mesure du nombre de flèches tirées et de l’observation attentive des vols à toutes les distances connues et des résultats obtenus, il emmagasinera des informations qui de fil en aiguille affûteront ses sens, sa connaissance intuitive sera son meilleur guide pour la visée, l’archer saura exactement quand et à quel instant précis, ses doigts libéreront la corde afin que la flèche se fiche exactement là où elle doit aller. Magie du tir instinctif, chaque flèche est une nouvelle aventure, les nouvelles données sont enregistrées, ce qui nous motivent à envoyer une seconde flèche qui épurées des défauts de la première volera vers son but. En cela, M. Jean-Marie Coche parlait toujours du «tir instinctif éduqué». Le mental va implacablement restituer un défaut ou un mauvais geste si ce dernier n’est pas « conscientisé » tout de suite Le tir instinctif souple se rapproche du tir à l’arc japonais (Kyudo) en se différenciant passablement du tir à l’arc classique avec viseur quel que soit le type d’arc (recourbé ou à poulies). Comme ces derniers, il demande aussi une grande discipline, du calme, de la maîtrise de soi et de la concentration. Mais il est beaucoup moins axé sur la notion de compétition et de trophées. Il est plutôt un moyen de pratiquer un sport convivial de plein air, procurant un bien être énorme, pratiqué dans le cadre associatif, il donne les moyens également de relever des défis personnels en s’inscrivant aux nombreux tournois officiels, championnats ou concours de toute sorte pour celles et ceux qui le désirent. Sa pratique sur le long terme amènera l’archer vrai à beaucoup d’humilité et à une constante remise en question de lui-même, ce qui indubitablement le poussera à évoluer. |